Taxes : Matignon promet une « stabilité fiscale » pour le transport aérien

photo François Robardet, ex-Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet


 

L'aérien en France, en Europe, dans le Monde

N°1023, 30 juin 2025
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La lettre hebdomadaire

Sommaire :

Taxes : Matignon promet une « stabilité fiscale » pour le transport aérien
La France signe un contrat stratégique pour produire des carburants d’aviation durables
Le syndicat FNV refuse de négocier avec KLM et menace à nouveau de faire grève

La crise s’aggrave chez Air Sénégal
Le NTSB critique Boeing et la FAA pour l'incident terrifiant survenu sur un avion d'Alaska Airlines
JetBlue ajoute le suivi des bagages en temps réel et le partage de localisation AirTag

La France s’impose une nouvelle fois comme pionnière de l’aéronautique en donnant une seconde vie aux épaves d’avions hors d’usage
Les actions des compagnies aériennes américaines et européennes augmentent dans l'espoir d'une trêve entre Israël et l'Iran

 


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Taxes : Matignon promet une « stabilité fiscale » pour le transport aérien

(source Les Échos) 30 juin 2025

Mon commentaire : En milieu de semaine dernière, le ministère des Finances annonçait étudier plusieurs mesures qui alourdiraient de 830 millions d'euros le poids des taxes sur les vols intérieurs.

La mesure la plus lourde proposée consisterait à supprimer, pour les vols intérieurs, l'exemption de TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) dont bénéficie le transport aérien, en alignant la fiscalité du kérosène sur celle des autres carburants. 

Selon une estimation de Bercy, une suppression de l'exemption pour les vols intérieurs permettrait de récupérer 660 millions d'euros pour les caisses de l'État. Mais son impact sur les prix des vols domestiques serait de l'ordre de 33 euros par passager

L'autre mesure étudiée viserait à doubler le taux de TVA sur les vols domestiques, qui passerait ainsi de 10 % à 20 %. La mesure rapporterait à elle seule, 170 millions d'euros supplémentaires. Mais là aussi, la hausse ne passerait pas inaperçue. Pour un Paris-Nice, les 13 euros de TVA passeraient à 26 euros.

Cela alors que "le secteur a déjà dû encaisser pour 1,3 milliard d'euros de prélèvements supplémentaires pour le budget 2025".

Qui de Bercy ou de Matignon (qui hésite à alourdir la fiscalité du transport aérien domestique) l'emportera ?

Réponse en octobre lors du vote sur le budget à l'Assemblée Nationale.


Lire l'article :

Crier avant d'avoir encore plus mal peut s'avérer utile en période d'arbitrage budgétaire. C'est ce qui est peut-être en passe de se vérifier pour le transport aérien. Selon nos informations, les propositions de hausses de taxes, imaginées par les services de Bercy pour le projet de loi de finances 2026, pourraient finalement rester dans les tiroirs.
 
Suite aux informations publiées jeudi dernier dans « Les Échos », Matignon se dit « très réservé sur les propositions de nouvelles taxes sur le secteur » et se déclare même partisan d'une « stabilité fiscale en 2026 ». Ce qui irait dans le sens des revendications de tous les acteurs du transport aérien en France.
 
« Une forme de stabilité fiscale » en 2026
« Le précédent budget prévoyait déjà une augmentation significative de taxe sur les billets d'avion dont il convient d'évaluer les conséquences pour le transport aérien, explique-t-on à Matignon. Le gouvernement souhaite que l'année 2026 soit davantage marquée par une forme de stabilité fiscale, notamment pour ce secteur. »
 
Une douce musique aux oreilles des professionnels du secteur, sortis passablement désespérés de quelques réunions préparatoires. « Plusieurs propositions évoquées dans la presse (TVA sur les vols domestiques, suppression de l'exemption de TICPE), émanent bien de certains services de l'État, confirme Matignon. Il s'agit de propositions techniques cohérentes avec la demande du gouvernement de réexaminer chaque composante du budget, qui ne préjugent en rien de l'orientation finale qui sera retenue par le gouvernement. »
 
Dans la ligne des déclarations d'Emmanuel Macron
Une déclaration d'autant plus rassurante qu'elle correspond quasi mots pour mots avec la déclaration du président Macron au salon aéronautique du Bourget, le 20 juin dernier
. Venu saluer la signature d'un partenariat commercial entre le groupe ADP et Air France-KLM, Emmanuel Macron avait souhaité, devant les dirigeants des deux entreprises, que le gouvernement redonne « compétitivité et lisibilité au transport aérien ».
 
Un souhait interprété comme une promesse de pause fiscal pour le secteur, qui avait déjà dû encaisser pour 1,3 milliard d'euros de prélèvements supplémentaires pour le budget 2025.
 
Reste à savoir ce qui ressortira, in fine, des débats budgétaires à l'automne prochain. Et d'ici là, les compagnies aériennes françaises devront probablement affronter d'autres épreuves. A commencer par la grève d'une partie des contrôleurs aériens, prévue pour les 3 et 4 juillet, à l'appel de la CGT, de l'UNSA et de la CFDT. Même si le principal syndicat de contrôleurs aériens, le SNCTA, ne s'est pas joint au mouvement, d'importantes perturbations sont à redouter durant ces deux jours de grands départs, dans les aéroports et le ciel français.
(...)

 


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La France signe un contrat stratégique pour produire des carburants d’aviation durables

(source Energynews) 23 juin 2025

Mon commentaire : Je ne remets aucunement en question les compétences des signataires de ce contrat.

Je reprends ici la conclusion de l’article : le véritable défi réside désormais dans la capacité à transformer cette feuille de route en projets industriels concrets et compétitifs à l’échelle mondiale.

Cependant, des incertitudes demeurent concernant le financement. Le contrat reste d’ailleurs prudent sur ce point, précisant :

  •  L’État et la filière s’engagent ensemble à soutenir à l’échelle européenne un modèle de financement pour dé-risquer les projets, tirant le retour d’expérience des schémas existants ou nouveaux à mettre en place, et à étudier en parallèle la mise en place de garanties aux niveaux français et européen.

Les différents acteurs ont à plusieurs reprises alerté les pouvoirs publics sur l’ampleur des investissements requis.

Dans ce contexte, une hausse de la fiscalité, comme évoquée dans l’article précédent, pourrait compromettre la réussite de ce contrat stratégique.


Lire l'article :

Le volet dédié aux carburants d’aviation durables (CAD ou SAF pour Sustainable Aviation Fuels) du Contrat Stratégique de Filière Nouveaux Systèmes Énergétiques (CSF NSE) a été officiellement signé par les ministres Éric Lombard, Marc Ferracci et Philippe Tabarot, ainsi que des dirigeants industriels, syndicaux et d’entreprises aéronautiques. Ce volet définit une feuille de route concrète pour la période 2024-2027, orientée vers la création d’une filière industrielle souveraine, compétitive et durable. Quatre priorités structurent le plan : augmenter la capacité de production nationale, garantir la compétitivité et la conformité des produits, créer les conditions favorables aux investissements industriels et lancer les premiers projets significatifs avant 2030. L’objectif est notamment de couvrir intégralement les besoins français en SAF tout en explorant des opportunités à l’exportation.
 
La France ambitionne de devenir autonome en matière de carburants d’aviation durables, intégrant à la fois des biocarburants et des carburants synthétiques produits à partir d’hydrogène renouvelable et de dioxyde de carbone capturé (eSAF et ebioSAF). Le gouvernement entend faciliter les prises de décisions finales d’investissement (FID ou Final Investment Decisions), indispensables pour structurer cette filière émergente. Les mesures envisagées incluent notamment la mise à disposition de terrains adaptés aux implantations industrielles et un soutien renforcé aux projets jugés stratégiques par l’État français.
 
Par ailleurs, afin de maintenir un marché équitable, le gouvernement prévoit d’instaurer des mécanismes de contrôle renforcés sur les importations de carburants, garantissant leur conformité aux standards de durabilité établis par la France et l’Union Européenne. Cette régulation vise à soutenir la compétitivité des entreprises françaises sur le marché national et international.
 
Cette initiative française s’inscrit dans les objectifs de neutralité carbone fixés par l’Union Européenne à l’horizon 2050. (...) Les SAF sont identifiés comme le principal moyen d’atteindre ces objectifs ambitieux.
 
L’industrie française a déjà amorcé ce virage, avec plusieurs raffineries nationales engagées dans la production de biocarburants destinés à l’aviation. Quatre nouveaux projets de production d’eSAF et ebioSAF, récemment retenus dans le cadre de l’appel à projets CARB’AERO, bénéficient d’un soutien public significatif de 100 millions d’euros. Ces initiatives industrielles devraient permettre d’accroître la capacité française de production de carburants de synthèse dans les années à venir.
 
La signature du volet SAF du CSF NSE réunit des acteurs clés tels que TotalEnergies, Air France, Schneider Electric et les représentants syndicaux, qui travaillent conjointement au développement et à la consolidation de la filière nationale. Cette dynamique collective est soutenue par les ministères français de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, de l’Industrie et de l’Énergie, ainsi que des Transports.
 
Les entreprises engagées soulignent l’importance stratégique de cette filière pour garantir à la fois une indépendance énergétique et industrielle, tout en renforçant la compétitivité de l’industrie aéronautique française. Les industriels prévoient notamment d’intensifier les investissements dans des installations de pointe, destinées à produire des carburants durables grâce à l’électricité bas carbone abondante en France.
 
Les différents acteurs espèrent que ce cadre stratégique permettra à la France d’être pionnière dans une industrie aéronautique confrontée à des contraintes environnementales et économiques croissantes. Le défi consiste désormais à traduire cette feuille de route en projets industriels concrets et compétitifs sur le marché mondial.

 


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Le syndicat FNV refuse de négocier avec KLM et menace à nouveau de faire grève

(source Luchtvaartnieuws, traduit avec deepl) 25 juin 2025

Mon commentaire : Le tribunal qui a interdit la grève a mis en avant des raisons conjoncturelles.

De l'avis du juge des référés, Schiphol avait démontré que la grève entraînerait des risques inacceptables pour la sécurité, en particulier si peu de temps après le sommet de l'OTAN.

Les places de stationnement seraient insuffisantes pour les avions à l'arrivée, un grand nombre de passagers seraient en attente dans les avions et les terminaux, et de nombreux passagers en correspondance seraient bloqués dans la zone douanière.

Par ailleurs, la Maréchaussée royale des Pays-Bas avait indiqué ne pas être en mesure de se préparer suffisamment aux conséquences de cette grève en raison du sommet de l'OTAN.

Cette décision ne fait que repousser la grève, à moins que les syndicats ne saisissent la main tendue par KLM.


Lire l'article :

Le syndicat FNV, qui représente le personnel au sol, ne donne pas suite à l'invitation de KLM à revenir mercredi à la table des négociations sur la convention collective. Le dirigeant du FNV, John van Dorland, reste « en mode action » et souhaite annoncer une nouvelle grève dès qu'il aura déterminé comment mener une action de manière responsable.
 
Cette semaine, le tribunal de Haarlem a interdit une grève de 24 heures du personnel au sol. Les syndicats ont déjà déclaré que cela ne signifiait pas pour autant la fin de leurs actions. Selon M. Van Dorland, des discussions sur la sécurité sont toujours en cours avec KLM en coulisses. Dès qu'elles seront terminées, il souhaite à nouveau lancer un appel à la grève.
 
De nouvelles actions menacent donc d'avoir lieu à Schiphol pendant la période estivale très chargée. La semaine prochaine, les vacances d'été commencent officiellement dans une partie du pays. L'aéroport est alors généralement très fréquenté, car de nombreuses personnes souhaitent partir en vacances en avion.
 
Vendredi, KLM a proposé de renoncer à la gelée des salaires pour son personnel, mais selon le représentant du FNV, cela ne suffit pas pour entamer de nouvelles négociations sur la convention collective. « Il n'y a rien de concret et nous avions encore un certain nombre d'autres revendications. Il faut aussi faire des concessions sur ce point. » Outre le maintien du pouvoir d'achat, le FNV souhaite également un accord permanent permettant aux personnes exerçant un travail physiquement pénible de prendre leur retraite plus tôt.
 
KLM se dit déçu. « Malgré la situation financière de KLM, nous sommes prêts à faire un geste envers le FNV avec une offre salariale. Il est décevant que le FNV ferme la porte d'emblée. Nous espérons que le FNV acceptera l'invitation », déclare un porte-parole.
 
La grève qui a été interdite devait avoir lieu samedi. Le FNV et le syndicat CNV ont annoncé mardi cette action afin de donner plus de poids à leurs revendications. KLM a alors intenté une action en référé, estimant que cette action allait trop loin. Mercredi, le juge a estimé que la grève, telle qu'elle était prévue, aurait des conséquences trop importantes en raison des problèmes de sécurité qu'elle pourrait entraîner à Schiphol.
 
Le CNV ne sait pas encore s'il acceptera la nouvelle invitation de KLM. Selon le négociateur du CNV, Souleiman Amallah, la question fait encore l'objet de discussions avec les membres. Il ajoute que KLM n'a en fait encore rien communiqué de concret qui lui permettrait d'évaluer si la compagnie répond aux revendications du syndicat.

 


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La crise s’aggrave chez Air Sénégal

(source Journal de l'Aviation) 26 juin 2025

Mon commentaire : Les compagnies africaines, à l'exception notable d'Ethiopian Airlines, éprouvent de grandes difficultés.

Rien que la semaine dernière, les situations de plusieurs compagnies ont fait l'objet de commentaires dans la presse :

  • Air Sénégal (lire l'article ci-dessous)

  • Royal Air Maroc (RAM), qui connaît une baisse significative dans le classement mondial des meilleures compagnies aériennes publié par Skytrax, une référence internationale du secteur.

    En 2025, la RAM se retrouve à la 70ème position, perdant 15 places par rapport à 2024.

    Cette baisse est également visible au niveau continental. RAM passe de la 2ème à la 6ème place en Afrique, derrière Ethiopian Airlines, Air Mauritius, RwandAir, South African Airways et EgyptAir.

  • Les compagnies tanzaniennes qui ont été mises sur la liste noire des compagnies interdites en Europe.

    Pour assurer les liaisons avec l'Europe, l'Autorité de l’Aviation Civile de Tanzanie (TCAA) a accordé le 18 juin dernier des droits de trafic additionnels, pour une période de six mois, à Ethiopian Airlines et Qatar Airways.

  • Enfin Tunisair : en grande difficulté depuis des années, la compagnie aérienne attend un plan de sauvetage qui tarde à venir. Les précédents projets ne se sont pas concrétisés.

 

Par le passé, Air France en Afrique de l'Ouest et KLM en Afrique de l'Est ont noué des partenariats avec des compagnies aériennes nationales. Certains subsistent encore.

Les perspectives d'évolution du trafic aérien en Afrique sont importantes. Elles justifieraient que le groupe Air France-KLM renforce et améliore sa présence sur ce continent.


Lire l'article :

Air Sénégal, la compagnie nationale sénégalaise, traverse actuellement une période de plus en plus critique, fortement endettée et avec une flotte de plus en plus réduite.
 
La situation s’est particulièrement dégradée début juin avec un litige avec le loueur américain Carlyle Aviation Partners qui a conduit à la restitution de quatre A321 et qui pèse maintenant directement sur ses opérations. Selon un mémorandum interne daté du 5 juin, Air Sénégal affirme avoir réglé une partie de ses arriérés, mais le contentieux demeure. Carlyle exige le paiement de sommes impayées et a résilié les contrats de location dès l’été dernier, avant d’assigner la compagnie en justice. Les négociations pour racheter deux Airbus A319 et restituer les A321 sont dans l’impasse, et Carlyle est accusé par la direction d’Air Sénégal de « manœuvres unilatérales » et de « pressions illégitimes ».
 
La compagnie nationale sénégalaise vient par ailleurs de s’opposer à l’IATA (Association du transport aérien international) qui retient quelque 2 milliards de francs CFA (3 millions d’euros) de ses liquidités via le système BSP (Billing and Settlement Plan) dans le cadre du litige commercial avec Carlyle Aviation. Air Sénégal estime subir un préjudice important et annonce qu’elle prendra « tous les moyens légaux appropriés » pour obtenir la libération de ses fonds.
 
Plusieurs sources confirment que la compagnie est aujourd’hui « à bout de souffle », alourdie par une dette colossale, des avions immobilisés et une réputation sérieusement entachée. Le ton est à l’urgence, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a lui-même chiffré la dette de la compagnie à plus de 118 milliards de francs CFA (180 millions d’euros).
 
Air Sénégal ne disposerait actuellement que de quatre appareils en opération (un A330-900, un A320, un A319 et un ATR 72-600) contre une dizaine il y a deux ans.

 


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Le NTSB critique Boeing et la FAA pour l'incident terrifiant survenu sur un avion d'Alaska Airlines

(source CNN, traduit avec deep ) 24 juin 2025

Mon commentaire : Chaque étape de l'enquête sur les causes de l'incident d'Alaska Airlines amène son lot de révélations sur les défaillances de Boeing et de l'organisme de contrôle (la FAA).

18 mois après les faits, le constructeur du B737 MAX continue de mettre en œuvre les recommandations qui lui ont été faites.

En conséquence, Boeing est toujours contraint de limiter sa production à 38 unités par mois. Avant mars 2019, les cadences de production du B737 MAX s'élevaient à 52 appareils par mois.


Lire l'article :

La responsabilité de l'effroyable explosion d'un bouchon de porte en plein vol sur un avion d'Alaska Airlines l'année dernière est partagée entre le constructeur aéronautique Boeing, son fournisseur Spirit Aerosystems et l'Administration fédérale de l'aviation (FAA), a déclaré mardi la présidente du National Transportation Safety Board lors d'une audience.
 
« Les lacunes en matière de sécurité qui ont conduit à cet accident auraient dû être évidentes pour Boeing et la FAA », a déclaré Jennifer Homendy, présidente du NTSB, dans son discours d'ouverture.
 
« Je me pose beaucoup de questions sur le rôle de la FAA dans toute cette affaire. La FAA est le dernier rempart en matière de sécurité aérienne », a-t-elle ajouté.
(...) 
Dix-neuf recommandations de sécurité ont été proposées mardi, dont dix à la FAA et neuf à Boeing. Certaines coïncidaient avec les recommandations formulées par le Bureau de l'inspecteur général dans un audit de 2024, dont beaucoup ont fait l'objet de dates d'échéance fixées par la FAA.
(...) 
Le rapport final complet du NTSB sur l'incident d'Alaska Air sera disponible dans quelques semaines.
 
Boeing a été largement blâmé pour avoir livré l'avion à Alaska Air sans les quatre boulons nécessaires pour maintenir le bouchon de porte en place.
 
Le NTSB a déterminé que la clause probable était la séparation du bouchon de porte, en raison de « l'incapacité de Boeing Commercial Airplanes à fournir une formation, des conseils et une surveillance adéquats ». Selon le NTSB, un autre facteur contributif a été « l'inefficacité des activités de surveillance et de planification des audits de conformité » de la FAA.
(...) 
Néanmoins, le rapport du NTSB a critiqué la FAA pour ce qu'il a qualifié de « surveillance inadéquate ».
(...) 
La FAA doit fournir de meilleures orientations sur les règles relatives aux procédures de sécurité que les compagnies aériennes, y compris les constructeurs aéronautiques comme Boeing, doivent respecter, a déclaré Sabrina Woods, enquêtrice sur les accidents au NTSB.
 
En l'absence d'orientations, l'aviation commerciale a été contrainte de développer une structure basée sur des « systèmes d'essais et d'erreurs », a-t-elle ajouté.
(...) 
Mme Homendy a reconnu que Boeing et Spirit AeroSystems avaient mis en place de nouveaux systèmes de contrôle qualité et qu'elle était « reconnaissante des progrès accomplis ». Mais vous entendrez aujourd'hui qu'il est possible et nécessaire d'en faire davantage.
 
Elle espère également que les nouveaux dirigeants de la FAA et du ministère des Transports redoubleront d'efforts pour améliorer la sécurité.
 
« Je pense que Boeing, Spirit et la FAA tireront les leçons de cet accident », a-t-elle déclaré. « Il est essentiel que la FAA exerce une surveillance appropriée sur les entités qu'elle est chargée de réglementer. J'ai bon espoir que cela se produira grâce aux nouveaux dirigeants du ministère des Transports et de la FAA. »
(...) 
Boeing a déclaré aux enquêteurs qu'aucun document interne n'indiquait que le bouchon de la porte avait été retiré puis remis en place sans les boulons, de sorte que les ouvriers qui déplaçaient l'avion le long de la chaîne de production ne savaient pas qu'il fallait refixer les boulons.
 
Les employés de Boeing ont déclaré lors d'entretiens avec les enquêteurs qu'ils se sentaient poussés à travailler trop vite, ce qui rendait difficile d'éviter les erreurs.
(...)

 


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JetBlue ajoute le suivi des bagages en temps réel et le partage de localisation AirTag

(source InvestingPro) 23 juin 2025

Mon commentaire : Les nouvelles fonctionnalités proposées par JetBlue représentent un véritable avantage pour les passagers.

Elles offrent une visibilité accrue sur le parcours des bagages, facilitant leur récupération en cas de retard ou de perte, ce qui contribue à une expérience de voyage plus sereine et rassurante.

Par ailleurs, la méthode retenue par JetBlue présente un avantage économique notable pour la compagnie aérienne.

Elle s'appuie sur le matériel déjà possédé par les passagers, comme les AirTags d'Apple, pour le suivi des bagages, ce qui évite à la compagnie d'investir dans des dispositifs de suivi coûteux à déployer sur l'ensemble de ses bagages.

Cette approche innovante permet à JetBlue de renforcer son service client tout en maîtrisant ses coûts opérationnels.


Lire l'article :

JetBlue a introduit deux nouvelles fonctionnalités de suivi des bagages visant à améliorer l'expérience client lors des voyages avec bagages enregistrés, selon un communiqué de presse publié lundi. Selon les données d'InvestingPro, les initiatives opérationnelles de la compagnie aérienne interviennent alors qu'elle fait face à d'importants défis financiers, les analystes anticipant des pressions continues sur la rentabilité en 2025.
 
La compagnie aérienne a lancé une fonctionnalité d'application mobile fournissant des mises à jour en temps réel sur l'état des bagages enregistrés, élargissant son système existant de notification par e-mail. Cette amélioration permet aux voyageurs de suivre leurs bagages tout au long de leur voyage via l'application JetBlue.
 
De plus, JetBlue prend désormais en charge le partage de localisation pour les Apple AirTags et autres accessoires du réseau Find My placés dans les bagages enregistrés. En cas de retard ou de perte de bagages, les clients peuvent générer un lien temporaire de partage de localisation via l'application Find My d'Apple et le partager avec l'équipe du service bagages de JetBlue en scannant un code QR à la récupération des bagages ou en travaillant avec le personnel à l'aéroport.
 
"Nous recherchons constamment des moyens d'offrir à nos clients une expérience de voyage plus pratique", a déclaré Carol Clements, Directrice du Numérique et de la Technologie de JetBlue.
 
Selon les données du Département des Transports américain citées dans l'annonce, JetBlue s'est classée deuxième parmi les transporteurs américains en matière de gestion des bagages en 2024, avec moins de 1% des clients subissant des retards.
 
Ces nouvelles capacités font partie de la stratégie "JetForward" de JetBlue axée sur l'amélioration de l'expérience client. La compagnie affirme que l'accès au partage de localisation se termine automatiquement une fois que les clients sont réunis avec leurs bagages, et les voyageurs conservent un contrôle total sur leurs paramètres de partage de localisation.
(...)

 


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La France s’impose une nouvelle fois comme pionnière de l’aéronautique en donnant une seconde vie aux épaves d’avions hors d’usage

(source Techguru) 24 juin 2025

Mon commentaire : La pénurie de matières premières touche toutes les activités industrielles.

Dans l'aérien c'est le cas pour l'aluminium mais aussi pour l'acier, le cuivre voire le titane.

Olivier Vidal, chercheur au CNRS de Grenoble, a mené une étude qui relève que les besoins en matières premières pour assurer la transition énergétique seront insuffisants, sauf à mettre en place des filières de recyclage conséquentes.

Je vous invite à écouter sa Conférence "Énergie versus matières premières : La transition est-elle réellement possible ?". Vous trouverez le lien en tête de ma page consacrée à l'Aviation Durable.


Lire l'article :

Le recyclage des matériaux aéronautiques est au cœur des préoccupations modernes, et la France s’impose comme un pionnier dans ce domaine. Avec l’avènement de nouvelles technologies et une prise de conscience environnementale croissante, les acteurs de l’industrie cherchent à transformer les contraintes en opportunités. Dans cette dynamique, Constellium, Airbus et TARMAC Aerosave se sont associés pour donner une seconde vie aux avions en fin de cycle, en réutilisant l’aluminium de manière innovante. Ce projet ambitieux pourrait redéfinir les normes de durabilité dans l’aviation mondiale.
 
Une première mondiale pour Constellium
Constellium, une entreprise franco-suisse spécialisée dans l’aluminium de haute performance, a récemment présenté un lingot d’aluminium entièrement produit à partir d’avions en fin de vie. Cette innovation a été dévoilée lors du salon du Bourget 2025, marquant une avancée significative dans l’industrie aéronautique. Le lingot, fruit d’une collaboration avec TARMAC Aerosave et Airbus, démontre que le recyclage de l’aluminium dans le secteur aérien est non seulement possible, mais aussi avantageux.
 
Le défi consistait à recycler des alliages complexes d’aluminium tout en conservant leur résistance et leur intégrité métallurgique. En réussissant ce pari, Constellium et ses partenaires ont non seulement répondu aux normes strictes de l’aviation civile, mais ont également ouvert la voie à une nouvelle ère d’innovation. Les nouveaux lingots répondent désormais aux exigences des structures aéronautiques modernes, capables de supporter des conditions extrêmes.
 
Airware et le programme « Wing of the Future »
Le métal recyclé s’inscrit dans la gamme Airware de Constellium, un alliage aluminium-lithium reconnu pour son rapport poids/résistance exceptionnel. Utilisé par les géants de l’aéronautique, cet alliage permet de réduire la masse des avions, entraînant une diminution de la consommation de carburant et des émissions de CO₂. Le programme « Wing of the Future » de Constellium explore des solutions structurelles encore plus légères, anticipant les défis de l’aviation sans kérosène.
 
Cette démarche s’inscrit dans une vision d’avenir où l’aviation doit conjuguer performance et respect de l’environnement. Les ailes du futur, plus légères et plus résistantes, pourraient transformer radicalement le paysage aérien, rendant les voyages plus écologiques et économiquement viables. Ce programme pose les jalons d’une aviation durable, prête à relever les défis environnementaux croissants.
 
TARMAC Aerosave : un acteur clé du recyclage
TARMAC Aerosave joue un rôle crucial dans le recyclage des matériaux aéronautiques. Avec près de 20 ans d’expérience dans le démantèlement d’avions, l’entreprise recycle plus de 92 % des matériaux, transformant chaque appareil en une mine d’aluminium. L’aluminium récupéré devient une ressource stratégique, intégrée dans de nouvelles structures aéronautiques grâce au partenariat avec Constellium.
 
Ce processus de bouclage technique, qui semblait encore impossible il y a quelques années, est désormais une réalité. La collaboration entre TARMAC Aerosave et Constellium montre que le recyclage des avions est une solution viable et nécessaire pour une industrie en pleine mutation. Avec la pression environnementale croissante, ces initiatives pourraient bien devenir la norme dans l’avenir proche.
 
Une avancée écologique et industrielle
Le recyclage de l’aluminium nécessite 95 % d’énergie en moins que sa production initiale, offrant des avantages environnementaux et économiques considérables. Cette avancée technique est un levier potentiel pour l’industrie aéronautique, qui cherche à réduire son empreinte carbone. Airbus, impliqué dans le projet, considère cette initiative comme essentielle pour sa stratégie bas-carbone.
 
En réutilisant l’aluminium d’occasion, l’industrie aéronautique pourrait non seulement réduire ses besoins en matières premières, mais aussi améliorer son bilan carbone. Cette approche circulaire pourrait devenir un modèle à suivre, démontrant que l’innovation et la durabilité ne sont pas incompatibles. Les avions de demain, fabriqués avec des matériaux recyclés, pourraient bien s’envoler sans que cela ne change rien, si ce n’est pour notre planète.
(...)

 


Revue de presse boursière


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Les actions des compagnies aériennes américaines et européennes augmentent dans l'espoir d'une trêve entre Israël et l'Iran

(source Reuters) 24 juin 2025

Mon commentaire : Comme souvent à l'occasion des conflits, le cours des actions des compagnies aériennes varient en sens inverse des cours du pétrole.

On le constate à nouveau après l'annonce du cessez-le-feu entre Israël et l'Iran.


Lire l'article :

Les actions des compagnies aériennes américaines et européennes ont augmenté mardi, tandis que les prix du pétrole ont baissé sur les attentes d'un cessez-le-feu entre Israël et l'Iran.
 
Air France KLM, IAG, Lufthansa ont progressé de 6% à 10%, tandis que Wizz Air a gagné 3,2%.
 
Les transporteurs traditionnels américains United Airlines, Delta Air Lines et American Airlines étaient en hausse d'environ 4 % chacun dans les échanges du matin. Les petites compagnies rivales Alaska Air et JetBlue Airways étaient également en hausse de 3,5 % et de 6 %, respectivement.
(...) 
"Les actions du secteur du voyage ont progressé, à la fois en raison des implications pour les coûts du carburant et parce que l'impact potentiel sur l'appétit des voyageurs étrangers qui aurait pu résulter d'une nouvelle escalade des tensions au Moyen-Orient semble avoir été évité", a déclaré Russ Mould, directeur des investissements d'AJ Bell.
 
Les grandes compagnies pétrolières ont été touchées par la chute des prix du brut à leur plus bas niveau depuis deux semaines. Le pétrole a perdu 10% de sa valeur au cours de la semaine dernière.
 
"En supposant que le cessez-le-feu tienne, il renforce notre opinion selon laquelle une désescalade était plus probable qu'un blocus complet du détroit d'Ormuz - une mesure qui aurait déclenché une forte hausse des prix du pétrole", a déclaré Mukesh Sahdev, responsable mondial des marchés des matières premières chez Rystad Energy, dans une note.
 
"Dans ce contexte, nous nous attendons à ce que les prix du pétrole se maintiennent à un niveau proche de 70 dollars le baril jusqu'à ce qu'un accord entre les États-Unis et l'Iran soit conclu, en supposant que le cessez-le-feu tienne
(...) 

 


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 9,080 euros en clôture vendredi 27 juin. Sur la semaine, elle est en forte hausse (+14,65%). Elle était à 13,60 euros le 1er janvier 2024, à 8,23 euros le 1er juillet 2024, à 7,604 euros le 1er janvier 2025.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est à 8,48 euros
(elle était à 17,50 euros début janvier 2024). L'objectif de cours le plus élevé est à 12,50 euros, le plus bas à 5,70 euros.

Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er juillet 2023.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Ci-dessous l'évolution du cours de bourse sur les 5 dernières années.

Cours_AF_5ans_20250602

Mon commentaire : Suite aux frappes israéliennes sur l'Iran, le cours de l'action Air France-KLM avait perdu 15% en deux semaines.

Après le cessez-le-feu, il efface cette baisse.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en forte baisse (-12$) à 89$. Il était à 94$ fin juin 2023, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en forte baisse (-10$) à 67$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscillait entre 75$ et 99$.

Mon commentaire : À l'inverse des compagnies aériennes, le pétrole voit son cours chuter de 15% cette semaine.

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Partners for the Future, Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié.

À bientôt.

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| François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être d'Air France-KLM)

Je représentais les salariés et anciens salariés d'Air France-KLM.
Vous pouvez me retrouver sur mon compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.

Cette lettre traite de l'aérien dans le monde et de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
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