Air France-KLM baisse ses tarifs face au ralentissement transatlantique

photo François Robardet, ex-Représentant des salariés, Air France-KLM I Lettre de François Robardet


 

L'aérien en France, en Europe, dans le Monde

N°1012, 14 avril 2025
Si vous ne voyez pas correctement cette page, ou si vous souhaitez lire les versions anglaises ou néerlandaises
If you do not see this page correctly, or if you want to read the English or Dutch versions,
Als u deze pagina niet goed ziet, of als u de Engelse of Nederlandse versie wilt lezen
,
suivez ce lien drapeau FR, it is here, drapeau EN vindt u deze hier drapeau NL


La lettre hebdomadaire

Sommaire :

Air France-KLM baisse ses tarifs face au ralentissement transatlantique
Des pilotes français dans le cockpit de KLM
Emplois menacés chez KLM
Le secteur de l'aviation va au tribunal contre la réduction de Schiphol
Espagne, Portugal, Maroc… Transavia prépare une nouvelle poussée de croissance à Orly

14 milliards d'euros, l'incroyable montant que Wizz Air met sur la table pour devenir l'égale de Ryanair

Le transport aérien européen plombé de 10 milliards de surcoûts liés à la réglementation

 


>
Air France-KLM baisse ses tarifs face au ralentissement transatlantique

(source Déplacements pros) 11 avril 2025

Mon commentaire : La baisse des réservations entre l'Europe et les États-Unis est générale.

Selon le comparateur de voyages Liligo, certaines destinations prisées des voyageurs français, comme New York, Los Angeles ou San Francisco sont fortement impactées, allant de -23% à -26% de recherches par rapport à l’année dernière. Pour les cinq prochains mois, seul juillet enregistre un taux de recherche supérieur en 2025 qu’en 2024 (+5%). Les autres mois connaissent des baisses significatives : aux alentours de -20% d’avril à juin et près de -15% pour août. (source Air Journal)

La succession de décisions contradictoires prises par le président étasunien déstabilisent entrepreneurs et investisseurs, qui détestent l'incertitude. 

L'incertitude provoque le gel des investissements, des embauches. C'est une réelle contrainte et inquiétude.

Cependant, comme le remarque Peter Bernstein (dans son livre "Plus fort que les dieux : la remarquable histoire du risque"), l’incertitude nous rend libre : elle nous assure que nous ne sommes pas prisonniers d’un avenir écrit à l’avance, ou d’un monde cyclique où tout n’est que répétition.


Lire l'article :

Air France-KLM a décidé de réduire ses prix en classe économique sur les vols transatlantiques après avoir constaté un ralentissement des réservations. "Nous constatons un léger ralentissement des réservations des sièges de classe économique, mais quand nous abaissons juste un peu les prix, les volumes reviennent tout de suite", a déclaré Benjamin Smith, directeur général du groupe, à Bloomberg News.
 
Cette situation n'affecte pas les cabines premium, pour lesquelles la demande reste stable selon le dirigeant. Le phénomène touche aussi bien les ventes en Europe qu'en Amérique du Nord, mais le groupe maintient pour l'instant ses projections financières pour l'exercice en cours.
 
Si le transporteur doit ajuster ses tarifs à la baisse, il bénéficie en contrepartie de la chute des cours du pétrole. "La chute des cours du pétrole, c'est un gros plus pour nous. Je ne les avais pas vus aussi bas depuis longtemps", s'est réjoui le PDG. Cette économie pourrait compenser partiellement l'impact des baisses tarifaires sur les marges.
(...)
Cette stratégie d'ajustement intervient alors que Delta Airlines, partenaire américain d'Air France-KLM, vient de revoir ses prévisions à la baisse pour le deuxième trimestre, évoquant "un environnement de croissance ralentie".

 


>
Des pilotes français dans le cockpit de KLM

(source Upinthesky, traduit avec Deepl) 12 avril 2025

Mon commentaire : Bien que présentée comme temporaire, cette situation constitue un tournant pour le groupe Air France-KLM.  

Lors de la création du groupe en 2004, KLM avait obtenu un accord dit de « production balance », fixant une répartition équilibrée de l’activité entre les deux compagnies.

L’objectif : préserver le poids respectif d’Air France et de KLM tel qu’il existait au moment de leur rapprochement, soit environ deux tiers pour Air France et un tiers pour KLM.

Cela visait à éviter qu’une compagnie ne se développe au détriment de l’autre.  

Cet accord, signé par les deux compagnies ainsi que par les syndicats de pilotes (le SNPL côté Air France et le VNV côté KLM), a régulièrement nécessité des ajustements de flotte, parfois en faveur de l’une, parfois de l’autre.

Cependant, il n’avait jamais été envisagé que les pilotes d’une compagnie prennent les commandes d’un avion appartenant à l’autre.  

Les difficultés persistantes de KLM depuis la fin de la crise sanitaire ont fini par faire tomber ce tabou.

Lire l'article :

Cet été, des pilotes d'Air France seront pour la première fois déployés pour assurer des vols de KLM sur un Boeing 777. C'est ce que rapporte De Telegraaf sur la base de communications internes à Air France. Les pilotes français seront basés à New York, d'où ils se rendront quotidiennement à Amsterdam à bord d'un avion de KLM et du personnel de cabine néerlandais. Il s'agit d'une mesure exceptionnelle, destinée à soutenir KLM pendant une période de pénurie structurelle de personnel.
 
Selon le syndicat de pilotes VNV, la société mère Air France-KLM intervient ainsi pour s'assurer des revenus importants pendant la saison estivale. Cette coopération est nécessaire car, sinon, une partie de la flotte de KLM restera inutilisée au cours des prochains mois. La pénurie de personnel navigant signifie que KLM n'est pas en mesure de desservir l'ensemble de son réseau intercontinental, le segment qui génère le plus de bénéfices.
 
KLM ne parvient pas à utiliser pleinement sa flotte long-courrier malgré un plan de récompense supplémentaire de 25 millions d'euros. On estime que 10 % de ses avions long-courriers restent cloués au sol. Cette situation entraîne non seulement un manque à gagner, mais augmente également le risque de perdre des créneaux horaires.
 
L'échange de pilotes entre les deux compagnies sœurs a été rendu possible grâce à l'autorisation des syndicats français et néerlandais. En déployant temporairement des pilotes français, KLM peut toujours faire voler ces avions et de précieux créneaux horaires sont préservés. Le VNV souligne que l'accord formel sur cette mesure n'a pas encore été obtenu.
 
La coopération entre KLM et Air France ne se limite pas à cette opération estivale. Il est également question de déployer 16 pilotes d'Airbus A350 d'Air France en tant qu'instructeurs chez KLM, avant l'introduction prévue de ce type d'avion chez le transporteur néerlandais en 2027. Dans le même temps, les pilotes français ont indiqué qu'ils aimeraient également acquérir de l'expérience avec le Boeing 777, afin d'établir un échange équitable.
 
La coopération régionale n'est pas en reste. Par exemple, HOP !, filiale d'Air France, est utilisée pour compenser en partie les vols annulés de KLM en juin. En raison du sommet de l'OTAN, KLM a dû annuler temporairement des vols, mais faute de personnel disponible, il n'a pas été possible de les rattraper tous. C'est pourquoi les avions Embraer de KLM sont temporairement loués à HOP ! qui les déploie avec son propre cockpit et son propre personnel de cabine.
 
Au sein d'Air France, on souligne que cette coopération est cruciale pour l'avenir de KLM. Le gouvernement néerlandais souhaite réduire le nombre de vols à Schiphol en raison de la pollution environnementale et sonore. Si KLM n'utilise pas pleinement ses créneaux, elle risque de se les voir définitivement retirés.

 


>
Emplois menacés chez KLM

(source Upinthesky, traduit avec Deepl) 9 avril 2025

Mon commentaire : Depuis la sortie de la crise sanitaire, KLM peine à redresser la barre.

En cause notamment, la différence de stratégie adoptée par les gouvernements français et néerlandais durant la pandémie.

La France a mis en place le dispositif d’activité partielle longue durée (APLD) pour préserver l’emploi, tandis que les Pays-Bas ont préféré compenser les pertes d’exploitation, en imposant en contrepartie une réduction des effectifs pour limiter les coûts.  

Aujourd’hui, KLM souffre d’un manque de pilotes — comme évoqué dans l'article précédent — mais aussi de mécaniciens.  

Face à cette situation, la compagnie a lancé en fin d’année dernière son plan « Back on Track », un programme de redressement ambitieux visant à améliorer sa performance opérationnelle et financière.

Il comprend notamment une hausse de la productivité, une simplification de l’organisation, une réduction des coûts et le report de certains investissements.

Lire l'article :

KLM est à la veille d'une série de licenciements. C'est ce qu'a confirmé Mark Rademaker, président de l'Association des professionnels de KLM, à De Telegraaf. La compagnie aérienne est en proie à des difficultés financières et serait contrainte de supprimer 250 emplois.
 
Les premières mesures en vue de ces licenciements ont déjà été prises. Toutefois, M. Rademaker estime que la compagnie aérienne prend ainsi les devants. Les collègues sont déjà informés de la disparition de leur emploi, alors que le comité d'entreprise n'a pas encore formulé d'avis officiel sur les emplois qui disparaîtront", a déclaré M. Rademaker. Avant qu'un plan de départ forcé ne soit mis en place, il souhaite également examiner un plan social et un redéploiement interne avec les syndicats.
 
L'agitation grandit au sein de KLM, à l'heure où l'on dit que la direction veut rapidement réduire le nombre de fonctions "support". Pour garantir les investissements dans la nouvelle flotte d'Airbus, la compagnie aérienne vise une marge bénéficiaire supplémentaire de 450 millions d'euros. Ce montant doit être obtenu, entre autres, par des économies de coûts grâce à des réductions de personnel, mais aussi par l'augmentation de la capacité opérationnelle grâce à des vols supplémentaires.
 
Depuis la crise financière, KLM est à la traîne d'Air France sur le plan financier, alors que la branche française était l'enfant à problèmes les années précédentes. Le fait qu'elle se porte moins bien signifie également que KLM se trouve dans une position plus faible au sein du partenariat et vis-à-vis de l'exécutif Ben Smith. Ce dernier avait déjà laissé entendre que la contraction de Schiphol entraînerait une réduction du nombre d'emplois chez KLM.

 


>
Le secteur de l'aviation va au tribunal contre la réduction de Schiphol

(source Luchtvaartnieuws, traduit avec Deepl) 10 avril 2025

Mon commentaire : Les échanges entre KLM et l'État néerlandais n'ont pas permis d'aboutir à un consensus sur les moyens de réduire les nuisances autour de l'aéroport de Schiphol-Amsterdam.

KLM est contrainte de porter l'affaire devant les tribunaux, avec le soutien de tout le secteur de l'aviation.

Lire l'article :

BARIN, IATA, le groupe KLM, Delta, TUI, l'organisation de fret ACN et Airlines for America intentent une action en référé contre l'État néerlandais (le gouvernement) devant le tribunal de district de Haarlem, le lundi 14 avril, afin de faire cesser cette réduction illégale des mouvements d'avions. En effet, elle violerait les lois et règlements européens. Selon l’aviation, le ministère des infrastructures et de la gestion de l'eau et le ministre Madlener n'ont pas suivi correctement la procédure d'approche équilibrée, ignorant les objections de la Commission européenne.
 
« Nous nous opposons au fait que la capacité de Schiphol risque d'être restreinte en violation de la loi à partir de la saison d'hiver 25/26 », a déclaré Marnix Fruitema, président de BARIN, à Aviation News. La demande porte sur le rétablissement du plafond de 500.000 décollages et atterrissages, dont 32.000 de nuit.
 
"Le cabinet doit d'abord combler les lacunes identifiées par Bruxelles. Par exemple, la diversification complète de la flotte, la différenciation des tarifs et les mesures opérationnelles doivent être incluses dans les plans de réduction du bruit avant que le nombre maximum de vols puisse être réduit", a déclaré M. Fruitema.
 
La réponse de KLM
« Malgré tous nos efforts et les milliards d'investissements réalisés pour offrir des vols plus silencieux, plus propres et plus économes en carburant et pour épargner la nuit avec des avions plus silencieux, le ministère du Travail insiste pour réduire le nombre de vols à Schiphol », a déclaré un porte-parole de KLM. "Les critiques formulées dans la décision de la Commission européenne sur l'approche équilibrée des Pays-Bas sont ignorées. C'est inacceptable et c'est pourquoi, avec plusieurs autres parties du secteur de l'aviation, nous introduisons une procédure en référéé. KLM aussi ne peut plus rien faire d'autre pour ses perspectives d'avenir que d'intenter une action en justice contre la décision du ministre.". KLM aussi ne peut plus rien faire d'autre pour ses perspectives d'avenir que d'intenter une action en justice contre la décision du ministre."

 


>
Espagne, Portugal, Maroc… Transavia prépare une nouvelle poussée de croissance à Orly

(source Les Échos) 10 avril 2025

Mon commentaire : Le modèle économique de Transavia France repose principalement sur l’exploitation de liaisons de plus de deux heures de vol.

En cinq ans, la compagnie a plus que doublé la taille de sa flotte, un développement rapide qui s’est accompagné de défis importants.

Parmi eux, la reprise des lignes intérieures d’Air France, dont certaines durent à peine une heure, a constitué un véritable changement de cap.

Malgré ces contraintes, Transavia France est parvenue à frôler l’équilibre financier en 2024.

La phase de croissance est toutefois loin d’être achevée : dès l’année prochaine, la compagnie devra reprendre les lignes des anciennes navettes Air France, notamment celles vers Toulouse, Nice et Marseille.

Lire l'article :

L'été sera chaud chez Transavia France. Après les 10 % de croissance de 2024, la filiale à bas coûts d'Air France prévoit un nouveau bond de 20 % cette année, avec 12 Airbus A320 et une dizaine de destinations supplémentaires. De quoi lui permettre d'approcher les 17 millions de passagers en 2025, contre 14 millions l'an dernier, et de passer devant Ryanair au hit-parade des compagnies low-cost en France.
 
Cette croissance à deux chiffres constitue un défi opérationnel pour Transavia France. La compagnie est passée de 40 avions et 7 millions de passagers en 2019 à 87 appareils cet été et doit gérer parallèlement le remplacement de ses Boeing 737 par des Airbus A320. Mais la filiale vert pomme d'Air France n'a pas le choix. Sa maison mère compte sur elle pour reprendre tous les créneaux horaires libérés à Orly par son retrait progressif. Un retrait qui s'achèvera à l'été 2026, par le transfert à Transavia France des dessertes de Nice, Toulouse et Marseille.
(...) 
Contrairement à d'autres, Transavia n'a pas subi de retard dans les livraisons de ses nouveaux Airbus A320 Neo, dont elle a déjà reçu 19 exemplaires sur les 100 commandés en janvier 2024. Déployés à Orly, ils lui permettent de gagner 16 % à 17 % sur la consommation de carburant, comparé aux Boeing 737-800, et de répondre aux nouvelles contraintes de bruit.
 
Mais surtout, la croissance du trafic continue de soutenir celle de Transavia France.
(...) 
Si l'activité d'Air France à Orly était majoritairement domestique, celle de Transavia est essentiellement tournée vers les grandes destinations touristiques européennes et méditerranéennes. « Nos principales destinations sont l'Espagne, le Portugal, le Maroc, la Grèce, la Tunisie et l'Algérie », détaille Nicolas Hénin. Le domestique ne représente « que 10 % à 15 % du trafic », et se limite aujourd'hui à quatre lignes (Perpignan, Toulon, Biarritz et Montpellier), après l'abandon de Brest et de Pau.
 
L'activité de Transavia France reste aussi très centrée sur Paris. Sur les 87 appareils prévus cet été, 17 seulement seront basés ailleurs qu'à Orly, à Marseille (2 à 3), Lyon (5 à 6), Nantes (5 à 6), Montpellier (1) et Bordeaux (1). « En province, nous saisissons les opportunités tant que nous arrivons à être rentables, comme à Bordeaux après le départ de Ryanair », explique son directeur général adjoint.
 
Ce qui n'interdit pas quelques expérimentations audacieuses. Après avoir testé avec succès la desserte de Djeddah cet hiver, Transavia prévoit d'ajouter une deuxième destination saoudienne - Médine - à son programme d'hiver. Le Cap-Vert, le Sénégal et l'Égypte ont également rencontré un grand succès cet hiver. « En revanche, nous ne maintiendrons pas Dubaï l'hiver prochain », précise Nicolas Hénin.
 
Afin d'augmenter l'utilisation de ses avions, dont certains volent déjà plus de 12 heures par jour en pointe, et de contourner le problème du couvre-feu à Orly, Transavia va aussi expérimenter, cet été, des vols de nuit, dit « red-eyes ». « Nous aurons, par exemple, un vol qui arrivera à Istanbul à 2 heures du matin, pour en repartir à 4 heures, explique Nicolas Hénin. Ces vols de nuit sont vendus moins cher mais nous nous y retrouvons sur les coûts. »
 
Le défi ultime pour Transavia France reste toutefois d'atteindre l'équilibre financier au terme de cette forte croissance, qui doit l'amener à une flotte de 100 avions vers 2028. Si l'ensemble Transavia, composé de Transavia France et de Transavia Holland, a dégagé un modeste bénéfice de trois millions d'euros en 2024, pour 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires, c'est grâce à sa grande sœur hollandaise. Mais pour l'heure, son directeur général adjoint de Transavia France ne peut fournir aucune date.

 


>
14 milliards d'euros, l'incroyable montant que Wizz Air met sur la table pour devenir l'égale de Ryanair

(source Clubic) 11 avril 2025

Mon commentaire : Wizz Air rivalise avec Ryanair pour le titre de leader des compagnies ultra low-cost sur les vols court-courriers.

Depuis avril 2021, la compagnie hongroise a élargi ses horizons en lançant Wizz Air Abu Dhabi, sa filiale opérant en dehors de l'Europe avec une flotte de 12 appareils.

Wizz_Air_from_the_UAE


Désormais, Wizz Air se lance un défi audacieux : s’imposer sur le segment du long-courrier à bas prix.

Jusqu’ici, seules French Bee et Level (filiale du groupe IAG) ont tenté l’aventure au départ de l’Europe, avec des résultats contrastés, notamment pour Level.

Lire l'article :

La compagnie aérienne low-cost Wizz Air, qui n'est présente que dans cinq villes françaises (Lyon, Paris, Nice, Grenoble et Bordeaux) vient d'annoncer un ambitieux plan d'investissement de 12 milliards de livres (environ 14 milliards d'euros). Ce montant considérable, équivalent à trois années de revenus, servira sur les trois prochaines années à agrandir la flotte du transporteur, mais aussi à moderniser ses services grâce aux technologies numériques. L'objectif de la société hongroise n'est autre que de se hisser au niveau des géants comme Ryanair.
 
Wizz Air, qui sait la concurrence féroce (Ryanair, easyJet), mise sur une croissance rapide et l'acquisition de 50 nouveaux avions durant l'exercice fiscal en cours, acquisition qui l'aidera à augmenter sa flotte de 20%. Ces nouveaux appareils, parmi lesquels des Airbus A321XLR, permettront à Wizz Air d'étendre sans mal son réseau, avec des vols long-courriers vers l'Inde, le Moyen-Orient et, à terme, l'Asie centrale et l'Afrique.
 
La compagnie, qui n'a donc pas que des ambitions sur le Vieux continent, ne se contente pas non plus que d'agrandir sa flotte. En parallèle, elle déploie des outils d'intelligence artificielle destinés à ses pilotes pour optimiser le routage des vols. Cette technologie permettra non seulement de réduire la consommation de carburant, mais aussi de minimiser les retards, pour améliorer ainsi l'efficacité opérationnelle globale au sol comme dans les airs.
 
Épinglée par le magazine Which? en 2023 comme étant à la traîne sur le court-courrier et condamnée par l'autorité de l'aviation civile britannique en janvier 2024 pour des problèmes de remboursement, Wizz Air redouble d'efforts depuis pour redresser son image, comme l'explique Business Travel.
 
Le projet phare de cette transformation numérique de Wizz Air sera lancé dès cet été avec une nouvelle fonctionnalité adossée à son application mobile MyJourney. Cette dernière permettra aux passagers de suivre leur voyage en temps réel, en accédant instantanément à toutes les informations pertinentes concernant leur vol. Wizz Air espère que la refonte de son application améliorera à vitesse grand V l'expérience utilisateur.
 
La numérisation des services s'accompagne en parallèle d'engagements concrets, comme le traitement des demandes de remboursement ou de compensation en moins de sept jours. Cette promesse, rendue possible par l'automatisation des processus, marque une rupture avec les pratiques antérieures qui avaient justement valu à la compagnie d'être en queue de peloton des transporteurs court-courrier, et d'être sanctionnée financièrement.
 
Yvonne Moynihan, l'une des dirigeantes de Wizz Air, affirme que « le produit, le prix, le service et la communication sont les domaines dans lesquels nos clients ressentiront le plus la différence ». La compagnie sera soutenue financièrement par Indigo Partners LLC, propriétaire des transporteurs Frontier Airlines et Volaris.

 


>
Le transport aérien européen plombé de 10 milliards de surcoûts liés à la réglementation

(source Les Échos) 9 avril 2025

Mon commentaire : En 2024, le chiffre d'affaires annuel cumulé des principales compagnies aériennes européennes (Ryanair, easyJet, groupes IAG, Lufthansa, Air France-KLM, Wizz Air, Air Europa et Volotea) s'élève à 132 milliards d'euros.  

Les surcoûts réglementaires, estimés à 10 milliards d’euros, représentent environ 7,5 % de ce chiffre d'affaires. Si ce pourcentage peut sembler faible, il ne prend pas en compte les redevances aéroportuaires, qui pèsent également lourd dans les charges des compagnies.  

Ce poids réglementaire est d’autant plus préoccupant que les marges des transporteurs aériens français dépassent rarement les 5 %.

Toute hausse supplémentaire de la fiscalité risquerait donc de fragiliser fortement leur équilibre économique, d’autant que leurs concurrents extra-européens ne sont pas soumis aux mêmes contraintes.  

Depuis plusieurs années, la Commission européenne cherche à instaurer une taxe sur le kérosène. Or, en matière fiscale, l’unanimité du Conseil est requise.

Trois États membres — la Grèce, Malte et Chypre — se sont opposés à la suppression de l’exonération fiscale totale, demandant même une exonération permanente, même lorsque la proposition initiale de la Commission prévoyait un taux d'imposition de 0,036 euro par litre.  

Si ce taux venait à être appliqué, il en coûterait près de 400 millions d’euros par an au groupe Air France-KLM.

Lire l'article :

Les compagnies aériennes européennes ont du souci à se faire pour leur avenir. Entre la facture de la transition énergétique, les obligations réglementaires, les hausses de taxes et les surcoûts générés par la mauvaise gestion du trafic, les charges du transport aérien en Europe, déjà considérables, vont encore fortement augmenter d'ici à 2030, estime un rapport du cabinet de conseil Steer, publié ce mardi.
 
Selon ce rapport, réalisé pour le compte et auprès des 11 compagnies membres de l'association Airlines for Europe (A4E), les principales compagnies aériennes européennes, dont Air France-KLM, IAG, le groupe Lufthansa, EasyJet et Ryanair, ont dépensé au total 9,9 milliards d'euros en 2024 pour se conformer aux réglementations européennes et nationales en matière environnementale et fiscale. Des charges spécifiques à l'Europe, dont sont largement épargnées leurs concurrentes internationales
 
Si l'on ajoute à cela les coûts d'inefficacité du transport aérien en Europe, principalement générés par le morcellement du contrôle aérien, le surcoût total atteignait même 15,5 milliards d'euros pour ces compagnies. Soit un montant moyen de 30 euros par passager, qui peut représenter plus de la moitié du prix du billet sur les vols intra-européens.
 
Ces surcoûts réglementaires ont augmenté à un rythme annuel de 11 % depuis 2014 (hors coûts d'inefficacité), alors que le trafic passager en Europe n'a augmenté que de 4 % au cours de la même période. Mais selon les prévisions du cabinet Steer, les coûts de conformité et de taxation devraient encore doubler sur les cinq prochaines années, pour atteindre 19,1 milliards d'euros en 2030.
 
A la même date, les coûts des inefficacités devraient atteindre 8,5 milliards d'euros, principalement du fait de l'augmentation des retards aériens, en hausse constante en Europe, mais aussi des trajectoires inefficaces et, dans une moindre mesure, par les insuffisances de la directive sur les redevances aéroportuaires.
 
Le premier facteur de surcoûts reste la réglementation environnementale, dont la facture devrait encore augmenter de 6,2 milliards d'euros sur les six prochaines années. Et ce, principalement, du fait de l'obligation d'incorporer un pourcentage croissant de carburants d'aviation durable (2 % en 2025, 6 % en 2030), qui représenteront une charge supplémentaire estimée à 3,53 milliards en 2030.
 
Mais aussi du fait d'autres décisions européennes, telles que les différentes obligations de reporting des émissions de gaz à effet de serre par vol et par passager. Et surtout du fait de la suppression, en 2026, des quotas gratuits, dans le cadre du système européen de permis d'émissions (ETS) initié en 2012. En 2024, les compagnies membres de A4E ont acheté pour 2,2 milliards d'euros de quotas d'émissions, alors que les quotas gratuits représentaient encore 85 % de leurs émissions de 2023.
 
Aucun des autres grands marchés mondiaux du transport aérien n'a imposé de telles charges à ses compagnies, rappelle le rapport Steer. Les taux d'incorporation obligatoire de carburant d'aviation durable n'existent ni en Amérique du Nord, ni en Chine, pas plus que les permis d'émissions.
 
Le deuxième facteur de hausse des coûts est l'augmentation des taxes en tout genre sur le transport aérien. En 2024, leur montant total s'élevait à 3,176 milliards d'euros. Elles devraient encore augmenter de 1,4 milliard d'ici 2030, estime le rapport. Avec toutefois des situations très différentes d'un pays à l'autre.
 
Au sein de l'Union européenne, 16 pays sur 27 n'appliquent pas de taxe spécifique sur l'aérien. En revanche, les champions de la fiscalité aérienne que sont l'Allemagne, les Pays-Bas et la France, s'en donnent à cœur joie. La France prévoit à elle seule de prélever un milliard d'euros sur l'aérien cette année.
 
Et Bruxelles n'est pas en reste. La Commission européenne a notamment proposé d'appliquer une TVA de 3 % à 8 % sur tous les vols intra-européens à compter de 2027. Pour l'heure, seuls quelques pays, dont la France, appliquent la TVA sur leurs vols domestiques, mais pas sur les vols intra-européens.
 
Tous ces surcoûts se traduiront nécessairement par une augmentation du prix des billets d'avion, souligne le rapport. Le montant, déjà passé de 13,6 euros à 30,3 euros par passager de 2014 à 2024, pourrait grimper à 48,6 euros par passager d'ici à 2030. Soit l'équivalent du prix moyen actuel d'un billet chez Ryanair. De quoi réduire fortement la croissance du nombre de passagers.

 


Fin de la revue de presse

> Évolution du cours de l'action Air France-KLM

L'action Air France-KLM est à 7,444 euros en clôture vendredi 11 avril. Sur la semaine, elle est en baisse (-1,95%).

Elle était à 13,60 euros le 1er janvier 2024, à 8,23 euros le 1er juillet 2024, à 7,604 euros le 1er janvier 2025.

La moyenne (le consensus) des analystes à 12 mois pour l'action AF-KLM est en baisse à 8,88 euros
(elle était à 17,50 euros début janvier 2024). L'objectif de cours le plus élevé est à 12,50 euros, le plus bas à 7,00 euros.

Je ne prends en compte que les opinions d'analystes postérieures au 1er juillet 2023.

Vous pouvez retrouver sur mon blog le détail du consensus des analystes.

Ci-dessous l'évolution du cours de bourse sur les 10 dernières années.

desc

Mon commentaire : La semaine passée, quatre analystes ont revu à la baisse leurs évaluations sur Air France-KLM (Alpha Value, Bernstein, JP Morgan et Morgan Stanley).

JP Morgan estime notamment que les compagnies aériennes européennes ne prennent pas suffisamment en compte un scénario de crise financière mondiale à grande échelle.

> Évolution du prix du carburant cette semaine

Le baril de Jet Fuel en Europe est en baisse (-2$) à 82$. Il était à 94$ fin juin 2023, à 79$ avant le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Le baril de pétrole Brent
(mer du nord) est en baisse (-1$) à 65$.

De la mi-février 2022 à fin juillet 2022, il faisait le yoyo entre 100 et 120$. Depuis, il oscillait entre 75$ et 99$.

Mon commentaire : Les décisions concernant les droits de douane aux États-Unis ont également impacté les cours du pétrole, en forte baisse (-11% sur deux semaines).

> Gestion des FCPE

Lorsque vous placez de l'argent dans un des fonds FCPE d'Air France, vous obtenez des parts dans ces fonds. Vous ne détenez pas directement d'actions.

Ce sont les conseils de surveillance, que vous avez élus en juillet 2021 pour cinq ans, qui gèrent les fonds et qui prennent les décisions.

Les fonds Partners for the Future, Aeroactions, Majoractions et Concorde ne détiennent que des actions Air France.

Les fonds Horizon Épargne Actions (HEA), Horizon Épargne Mixte (HEM), Horizon Épargne Taux (HET) gèrent des portefeuilles d'actions diverses.

Mon commentaire : Si vous souhaitez obtenir des précisions sur la gestion des différents FCPE Air France, je vous invite à consulter mon site navigaction, rubrique L'actionnariat salarié Air France-KLM.


Précisions

Ces informations indicatives ne constituent en aucune manière une incitation à vendre ou une sollicitation à acheter des actions Air France-KLM.

Vous pouvez réagir à cette revue de presse ou bien me communiquer toute information ou réflexion me permettant de mieux vous informer.

Vous pouvez me poser, par retour, toute question relative au groupe Air France-KLM ou à l'actionnariat salarié.

À bientôt.

Pour retrouver mes dernières lettres, c'est ici

Si vous appréciez cette lettre, faites-la circuler.

Les nouveaux lecteurs pourront la recevoir en me communiquant l'adresse email de leur choix.

| François Robardet

À la pointe d'une aviation européenne plus responsable, nous rapprochons les peuples pour construire le monde de demain.
(Raison d'être d'Air France-KLM)

Je représentais les salariés et anciens salariés d'Air France-KLM.
Vous pouvez me retrouver sur mon compte twitter @FrRobardet ainsi que sur LinkedIn.

Cette lettre traite de l'aérien dans le monde et de sujets liés à l'actionnariat d'Air France-KLM.
Si vous ne voulez plus recevoir cette lettre, [désabonnez-vous]
Si vous souhaitez modifier l'adresse de réception de cette lettre, merci de me communiquer votre nouvelle adresse email.
Pour me joindre : Message pour François Robardet.

11.670 personnes reçoivent cette revue de presse en direct